Exposition
Au BBB centre d'art se prépare une rétrospective de son travail filmique et la présentation d'une sélection de ses publications, ouvrages personnels et contributions collectives. Par l'exemple des relations complexes entre Israël et Palestine analysées sous un angle singulier (l'interprétation des images), le travail impliqué d'Ariella Azoulay renvoie de façon très universelle à la question des constructions des discours et rapports de pouvoirs en œuvre dans le choix, la fabrication et la circulation des images contemporaines.
Dans l'actualité et l'esprit du dernier ouvrage de Judith Butler*, Ariella Azoulay développe une pensée éthique s'inscrivant dans une lignée de penseurs juifs ou israëliens énonçant la possibilité de critique du sionisme, sans que l'on puisse supposer qu'il s'agisse d'antisémitisme. Dans une analyse historique du passé récent comme des évènements géopolitiques actuels, ces deux auteures se retrouvent sur une critique des systèmes de domination politique et symbolique, œuvrant à définir les conditions d'un être ensemble autrement que sur un mode conflictuel.
Israélienne vivant maintenant aux Etats-Unis (où elle enseigne la littérature comparée, culture moderne et média), le public français a pu voir son travail dans les expositions collectives « la Triennale » (Palais de Tokyo, 2012) et « Général Brodure » (Quartier, centre d'art de Quimper, 2013).
*Judith Butler, « Vers la cohabitation: Judéité et critique du sionisme », éditions Fayard, 2013