Rencontre !

Avec Maïa de Martrin,
Formatrice et consultante en gestion de projets RSE & mécénat

Intervenante dans les parcours 4| "Art in the expanded Field" et sur "Profession artiste"

Depuis quand interviens-tu au BBB centre d'art ?
J’ai réalisé une première intervention au BBB en novembre 2018 mais connaissais le centre d’art de réputation et j’ai eu la chance de rencontrer une douzaine d’artistes avec un parcours très éclectique, certains fraîchement diplômés ; d’autres déjà expérimentés. Tous avaient une approche très enrichissante. Ce module de formation qui m’a été proposé pour les aider dans la recherche de partenariats privés. Cette formation est unique en France. C’est ce qui m’a convaincu et j’espère qu’à l’avenir, d’autres formations de ce genre se développeront en France et seront ainsi accessibles à tous, dans différentes régions.

Quels sont tes domaines d'intervention ?
Expérimentée dans la communication d’entreprise et les partenariats, ayant d’abord pratiqué le mécénat culturel à Paris puis Toulouse, je propose aux entreprises comme aux structures associatives d’intervenir sur les partenariats qu’elles mettent en place et sur le sens qu’elles souhaitent donner à leurs actions. Pour les TPE/PME, cela va du « sourcing » à la gestion de projets éditoriaux, événementiels de collecte, opérationnels, en passant par la formation. J’aide notamment les associations dans leur stratégie de recherche de fonds, leur appréhension du secteur privé que je connais bien, la construction d’un argumentaire, la création de documents de communication.

Quel est ton parcours ?
Initialement formée en tant que journaliste à Paris où j’ai travaillé pour la presse culturelle nationale pendant plus de dix ans, j’ai souhaité m’intéresser au mécénat culturel dès 2005 avec la mise en place de la loi Aillagon en 2003, qui permettait d’offrir un coup de pouce financier aux entreprises portées par l’intérêt général, dont le soutien aux associations culturelles.

Après des études d’histoire de l’art et des stages auprès d’institutions culturelles parisiennes, je me suis lancée comme journaliste dans le secteur très fermé de l’art contemporain, avant de développer mes compétences en mécénat d’entreprise.

Mon objectif était de créer du lien entre deux mondes qui ne se parlaient pas et avaient tant de projets à partager : les entreprises pour fédérer leurs collaborateurs autour d’un thème commun parfois très éloigné de leur activité quotidienne, s’enrichir humainement et non commercialement, les associations pour ouvrir leurs horizons, ne plus être dans l’entre soi et s’appuyer sur des partenaires solides pour créer leurs projets et faire connaître leurs univers.

L’idée de créer mon activité Logikéthik en 2015 à Toulouse est née de cette volonté de créer du lien et de bâtir des synergies entre partenaires publics, privés et associatifs sur un même territoire, afin notamment de développer l’activité économique de proximité, comme de promouvoir l’intérêt général.

Comment procèdes-tu pour transmettre à des plasticiens des notions et des connaissances autour des formes de partenariat entre les artistes et les entreprises ?
Je m'intéresse d'abord aux besoins du public présent, à ses attentes pour construire un module adapté à chacun. Je me réfère souvent à la célèbre phrase de Socrate : « Connais-toi toi-même », essentielle pour mieux évaluer nos propres attentes. La formation nécessite un temps d’écoute, d’échanges et de mises en pratique. L’essentiel étant qu’au sortir de ces ateliers, le participant sache ce qu’il veut ou ne veut pas, par où commencer et qu’il se sente confiant pour la suite.En tant que Déléguée régionale bénévole pour Admical, un réseau national qui œuvre pour le développement du mécénat auprès des pouvoirs publics et de l’Etat, je m'informe régulièrement sur la législation en cours et n’hésite pas à en informer les participants, si nécessaire, pour rester au cœur de l'actualité.

J'applique à l'oral une méthodologie de présentation qui implique les participants sous forme d’ateliers, pour une meilleure compréhension des enjeux et de l'écosystème dans lequel ils vivent.
Je m'appuie également sur mon expérience professionnelle et mes échanges avec les professionnels du secteur.

Quels sont les aspects principaux de ton domaine d’intervention que tu considères essentiels pour les artistes ? 
Il me semble essentiel pour un artiste d’acquérir une bonne compréhension des partenaires qu'il souhaite appréhender, afin d’être dans une ouverture d'esprit et une volonté de dialogue. Paradoxalement, il est important de garder toujours à l’esprit qui l’on est et ce que l’on veut. La question de la séduction est inhérente au lien entre l’œuvre et le mécène, donc il y a d’abord cette approche émotionnelle dans le rapport de l’artiste au mécène puis vient l’aspect plus pragmatique des besoins entre partenaires qui fondent la relation elle-même.
Les artistes se doivent de rester honnêtes envers eux-mêmes, leur travail et ce qu’ils sont en droit d’attendre du partenaire, mais également sur les compromis qu’ils sont capables de faire. Selon moi, l’esprit de solidarité, de partage et de confiance doit prédominer.

La clé d’une relation durable et équilibrée naît d’un rapport gagnant-gagnant.