Collective collection

volet I : du 8 au 25 octobre 2014

exposition autour de la collection de Laurent Fiévet

Exposition « collective collection »

VOLET I

Boris Achour, Carl Andre, Ismaïl Bahri, Robert Barry, Oliver Beer, Katinka Bock, Pavel Büchler, Stefan Brüggemann, Eduardo Chillida, Marie Cool Fabio Balducci, Chloé Dugit-Gros, Aurélien Froment, Laurent Grasso, Philippe Halsman, Pierre Huyghe, Cinthia Marcelle, Fabien Mérelle, Wilfredo Prieto, Olivier Sévère, Ignacio Uriatre, Philippe Ramette, Andy Warhol, John Wood & Paul Harrison, Eric Yahnker

volet I : du 8 au 25 octobre 2014
volet II : du 6 novembre au 6 décembre 2014
volet III : du 14 janvier au 14 février 2015

volet I
vernissage mardi 7 octobre à 19h
_performance " L'Ecrivain public" de Pierre Huyghe
_rencontre " Dynamique de la collection " à 18h30, avec Laurent Fiévet, Philippe Pitet et Cécile Poblon, en partenariat avec radio FMR 89.1

Le BBB centre d'art fête ses 20 ans ! Et pour parler art, amour et volupté, coup de cœur, coup de gueule, aventure, découverte et éblouissement, le centre d'art offre son espace d'exposition à une collection privée d'art contemporain, libre et singulière, à partager avec le plus large public, celle de Laurent Fiévet, artiste, collectionneur, à l'origine également d'une collection d'entreprise.

Se prépare une sélection d'œuvres contemporaines et des récits dédiés à l'espace du BBB centre d'art. Les spectateurs retrouveront des figures historiques, des artistes majeurs des scènes française et internationale ; ils découvriront également de jeunes auteurs tout aussi enthousiasmants.

_commissariat : Laurent Fiévet et Cécile Poblon

Volet I
Courtesy : galerie Martine Aboucaya, galerie Annex 14 - Zürich, galerie Alfonso Artiaco - Naples, galerie Bendana-Pinel, galerie Carroll / Fletcher - Londres, galerie Chantal Crousel, galerie Jeanroch Dard, galerie Les Filles du Calvaire, galerie Yvon Lambert, agence Magnum, galerie Marcelle Alix, Motive gallery - Bruxelles, galerie Nogueras-Blanchard - Barcelone, galerie Thaddeus Ropac, galerie Esther Shipper - Berlin, galerie Jocelyn Wolff, galerie Xippas

Performance

L'écrivain public

Pierre Huyghe

19h au BBB centre d'art

Comprise dans la collection de Laurent Fiévet, la performance l'écrivain public sera activée par l'écrivain Julien Campredon.

pour en savoir plus

Rencontre avec Laurent Fiévet

Dynamique de la collection

18h30 au BBB centre d'art

Laurent Fiévet, collectionneur et Cécile Poblon, directrice artistique du BBB centre d'art, tous deux commissaires de l'exposition « Collective collection » discuteront de la collection exposée au centre d'art en compagnie de Philippe Pitet de la Radio FMR 89.1.

Extrait des entretiens menés entre Cécile Poblon et Laurent Fiévet en amont de cette rencontre  

C.P Cher Laurent, quand je t'ai invité à présenter une partie de ta collection au centre d'art, tu as accepté la proposition naturellement et généreusement. Je suppose que l'idée et l'envie d'une présentation publique de ta collection ne t'était pas étrangère. Tu nous as confié des œuvres, le temps d'une exposition, ce n'est pas un acte anodin ou qui irait spécialement de soi. Qu'est-ce qui te motive dans cette expérience ?

L.F Chère Cécile, c'est nécessairement une forme de reconnaissance pour un collectionneur que de pouvoir exposer sa collection dans ce type de contexte. Et je tenais en ce sens déjà à vous remercier, toi et l'équipe du BBB, pour cette invitation et pour l'intérêt que vous portez à ma démarche de collectionneur. Si j'ai accepté ta proposition et celle du centre, c'est tout d'abord parce que je me suis senti en confiance et qu'il y avait de ta part une forme d'écoute de mes attentes qui me semble nécessaire pour ce qui pouvait être réalisé ensemble. C'est idiot à dire, mais important à rappeler. J'ai réalisé très vite que tu posais les questions qu'il me semblait important de poser et que tu étais attentive à mettre en valeur le travail des artistes qui seraient présentés dans le cadre de ce projet.

Je ne me dérobe pas à travers ces remerciements, car le premier ressort qui m'anime est celui de pouvoir partager l'enthousiasme qui est le mien pour les artistes retenus dans la collection. Cela implique de bonnes conditions de monstration et une vraie sensibilité dans l'accrochage, qui plus est quand la vidéo est dans la collection très présente - ce qui impose, au-delà des enjeux d'organisation dans l'espace, une prise en compte des rythmes de la visite et de l'environnement sonore de l'exposition. Il fallait donc que je puisse apprécier moi aussi ta façon d'envisager ce projet, et tu as su me rassurer à ce sujet dès le premier échange.

Montrer, et bien montrer si possible, sont les premiers éléments qui m'animaient. Tout simplement parce qu'étant moi-même artiste, il me semble important que les pièces circulent et de pouvoir offrir cette forme de visibilité aux artistes dont j'achète les œuvres. L'acte d'achat est déjà une forme de soutien à la production contemporaine et c'est pourquoi (sauf dans des cas très exceptionnels) je m'attèle à acquérir des œuvres récentes réalisées par des artistes vivants. Montrer dans le cas d'une collection privée, c'est aussi une forme d'incitation auprès d'autres collectionneurs privés qui peuvent être, de cette façon, confortés dans leurs choix. Plutôt que de retenir stratégiquement les pièces pour leur permettre d'être redécouvertes de nombreuses années après leur acquisition, je préfère manifester mon soutien aux artistes que j'ai plébiscités en donnant à voir autant que possible leur travail.

Et bien entendu, à travers cet acte, permettre aux publics de découvrir des pièces qu'ils n'ont peut-être pas eu l'occasion de voir et leur faire partager l'enthousiasme qui m'a animé en prenant la décision de les acquérir. S'il y a une forme de générosité dans cette démarche, alors elle est clairement partagée avec celle du BBB et de son équipe, car le BBB me permet d'offrir le cadre nécessaire à cette monstration en l'absence d'existence d'espace ouvert au public pour accueillir cette collection.

Ouvrir un espace de monstration, et plus particulièrement pour les œuvres vidéo, est une idée qui m'habite d'ailleurs depuis plusieurs années. Je n'ai pas pu concrétiser encore cette envie, faute du temps nécessaire pour bien poser ce projet, étant déjà très accaparé par mon travail et les responsabilités qui sont les miennes. C'est dire combien ma collection n'a jamais vraiment eu vocation à rester cloisonnée dans un cadre privé. Je suis ainsi reconnaissant au BBB de m'offrir temporairement une vitrine pour en montrer certaines des pièces.

L'une de mes autres motivations était le regard qui pouvait être porté sur la collection. En tant que collectionneur et parfois commissaire d'exposition, il m'arrive fréquemment de rêver à ce que je pourrais considérer comme un accrochage idéal, imaginer comment la collection pourrait se déployer sous la forme d'une ou plusieurs séries d'expositions. En d'autres termes concrétiser ces ressorts qui sont les miens quand j'achète une pièce en pensant au dialogue qu'elle pourrait engager avec une autre faisant déjà partie déjà de la collection, dans un espace imaginaire qui permettrait de les accueillir (car je ne les projette pas nécessairement dans mon espace de vie).

Cette délégation possible de l'acte curatorial est un processus qui m'a encouragé à accepter cette invitation, bien qu'il ait été dans cette expérience partagée, en accord avec toi, pour des raisons d'accès et de connaissance des pièces et plus encore les contraintes posées par un calendrier très serré. Cette question du point de vue, des mécanismes des modes de perception face à des œuvres existantes, est en effet l'un des grands champs d'exploration de mon travail artistique. Il m'intéresse donc nécessairement de l'éprouver dans d'autres contextes comme celui que pouvait proposer ces trois volets d'exposition autour d'œuvres que j'avais moi-même rassemblées. J'aime l'idée que ces pièces puissent être articulées par un autre regard que le mien de façon à pouvoir déplacer ma perception sur elles, enrichir ma perception. J'aime qu'elles résonnent à des contacts que je n'avais pas envisagés et je me suis donc montré très à l'écoute de ce que tu pouvais proposer.

L.F Cécile, d'où est née cette envie de présenter des collections privées au BBB ?

C. P Cette idée est liée à l’actualité du centre d’art, qui a 20 ans cette année. Bien sûr on fera la fête, amis, boules à facettes et DJs (c’est le 13 décembre) ;  mais nous ne voulions pas, ni le conseil d’administration du centre d’art, ni moi pour la direction artistique, de propositions  rétrospectives. Envie de perspectives, plutôt. L’ensemble de la programmation cette année est à l’image ce que peut être l’ambition, la personnalité ou  la petite musique du BBB (je ne rentre pas ici dans le détail). 

Je suis convaincue qu’un centre d’art, c’est encore précieux, aujourd’hui, pour le dialogue initié avec des artistes dans le cadre de leurs recherches et contextes de créations, pour l’accueil attentionné que l’on réserve à nos publics. Ceci étant dit, il m’est tout aussi important de rappeler que notre activité n’est pas autarcique, qu’elle existe dans un écosystème artistique, culturel, économique, où nombre d’acteurs publics et privés participent de ce soutien à l’art contemporain, par la production et diffusion des œuvres, ou des manières de s’engager au côté des artistes. Pour incarner cette idée, il y a cette invitation faite à un collectionneur. Avec comme intention la présentation d’une collection contemporaine d’une belle ampleur encore inconnue du grand public ; et deux réserves : que je n’ai pas l’impression qu’il s’agisse d’abord d’un placement financier ou d’un marqueur social.

Jouant sur le sens des mots, « Collective collection », n’indique pas tant le format de l’exposition collective que l’existence de communautés, réseaux artistiques et, par une collection donnée à voir, d’un en-commun qui se partage.

Dans le quotidien du métier, nous sommes en relation de travail directe avec des artistes, ou des galeristes. Moins avec des collectionneurs. 

Cette invite, c’est une façon de déplacer nos usages. 

Dans l’exercice des commissariats que j’opère pour le centre d’art, les choix se portent sur des artistes dont la posture, la pensée ou les formes me semblent singulières et pertinentes depuis le contemporain de l’art et de notre monde. Mais ce sont aussi des sélections dédiées à l’espace et l’esprit du lieu, dont j’ai à rendre compte, dans leur subjectivité, publiquement. Sans vouloir simplifier à l’extrême ce dernier point, les choix opérés par un collectionneur me semblent motivés autrement. Que « Collective collection » soit un commissariat partagé me semblait intéressant pour cette raison. 

[...]

entretien croisé, septembre 2014
Pavel Büchler, « The Muse », machine à écrire, 10 x 32 x 33 cm, 2011, courtoisie Galerie annex14, Zürich

Pavel Büchler, « The Muse », machine à écrire, 10 x 32 x 33 cm, 2011, courtoisie Galerie annex14, Zürich

Philippe Ramette, « Paresse irrationnelle », photographie couleur, 150 x 120 cm, 2003, photo: marc Domage © Philippe Ramette, courtoisie Galerie Xippas, Paris

Philippe Ramette, « Paresse irrationnelle », photographie couleur, 150 x 120 cm, 2003, photo: marc Domage © Philippe Ramette, courtoisie Galerie Xippas, Paris

Ignacio Uriarte, « The History of the Typewriter Recited by Michael Winslow », film HD sur support BluRay, 20' 52'', 2009, courtoisie Galerie Nogueras-Blanchard, Barcelona/Madrid

Ignacio Uriarte, « The History of the Typewriter Recited by Michael Winslow », film HD sur support BluRay, 20' 52'', 2009, courtoisie Galerie Nogueras-Blanchard, Barcelona/Madrid

Ignacio Uriarte, « The History of the Typewriter Recited by Michael Winslow », film HD sur support BluRay, 20' 52'', 2009, courtoisie Galerie Nogueras-Blanchard, Barcelona/Madrid

Ignacio Uriarte, « The History of the Typewriter Recited by Michael Winslow », film HD sur support BluRay, 20' 52'', 2009, courtoisie Galerie Nogueras-Blanchard, Barcelona/Madrid

Marie Cool Fabio Balducci, « Sans titre », feuille de papier (A4), lumières, documentation vidéo 1’16’’, 2008, Courtesy Marcelle Alix, Paris | © Marie Cool Fabio Balducci

Marie Cool Fabio Balducci, « Sans titre », feuille de papier (A4), lumières, documentation vidéo 1’16’’, 2008, Courtesy Marcelle Alix, Paris | © Marie Cool Fabio Balducci

Ismaïl Bahri, « Ligne », Vidéo HD 16/9, 1 minute en boucle, 2012 | © Ismaïl Bahri

Ismaïl Bahri, « Ligne », Vidéo HD 16/9, 1 minute en boucle, 2012 | © Ismaïl Bahri

Aurélien Froment, “Four models, Three replica, Two Dummies”, Bois peint, 4 éléments105 x 75 x 45mm; 185 x 105 x 24mm; 110 x 10 x 62mm; 300 x 110 x 70 mm, 2010, Courtesy Marcelle Alix, Paris | © Aurélien Froment

Aurélien Froment, “Four models, Three replica, Two Dummies”, Bois peint, 4 éléments105 x 75 x 45mm; 185 x 105 x 24mm; 110 x 10 x 62mm; 300 x 110 x 70 mm, 2010, Courtesy Marcelle Alix, Paris | © Aurélien Froment

Wilfredo Prieto, “Two Classics”, Sucre, marbre, 0,6 x 0,7 x 1,1 in, 2006, Vue d’installation au Centre d’art Dos de Mayo CA2M, Móstoles, 2012, Courtesy Nogueras Blanchard, Barcelona/Madrid | © David Serrano Pascual

Wilfredo Prieto, “Two Classics”, Sucre, marbre, 0,6 x 0,7 x 1,1 in, 2006, Vue d’installation au Centre d’art Dos de Mayo CA2M, Móstoles, 2012, Courtesy Nogueras Blanchard, Barcelona/Madrid | © David Serrano Pascual

Laurent Grasso, « Studies into the past », peinture, huile sur panneau, 70x58cm sans cadre (cadre 7cm), courtoisie Galerie Alfonso Artiaco, Naples | © Laurent Grasso

Laurent Grasso, « Studies into the past », peinture, huile sur panneau, 70x58cm sans cadre (cadre 7cm), courtoisie Galerie Alfonso Artiaco, Naples | © Laurent Grasso